Le rang de naissance, c'est notre place dans la famille, plus ou moins déterminée par notre numéro d'arrivée : ainé(e), cadet, benjamin...
C'est un sujet sur lequel je travaille quasi systématiquement, à un moment ou à un autre de la thérapie.
Il est encore très conditionné par l'ancestral mais tend à s'assouplir beaucoup, car tout le monde, désormais, privilégie sa mission d'Etre et relâche les pressions liées à la survie génétique.
Les enfants qui n'ont pas vécu, participent aussi à ces rôles familiaux inconscients : IVG, fausses couches, jumeaux perdus, enfants morts-nés...
Les enfants qui n'ont pas vécu
Dans le rang de naissance, ils ont leur place mais différemment. Ils ont souvent la mission d'ouvrir une voie, un potentiel, sans aller jusqu'au bout, parfois parce que ce n'est pas possible. Du coup, leur court passage sert à semer une graine, ouvrir une voie, que les autres suivront, continueront (ou pas).
Ces énergies sont souvent avant-gardistes et difficilement incarnables (ce qui explique en partie leurs très court passage sur terre).
Concernant l'infanticide, et sans vouloir minimiser ce geste terrible, il s'explique en partie parce que l'énergie de l'enfant est totalement ingérable pour le parent qui passe à l'acte. Il y a une trop grande différence, insurmontable, entre l'attente et les projections sur l'enfant, et l'énergie de l'âme incarnée.
Les enfants qui n'ont pas vécu n'occupent pas totalement un rang. Le 1 va être influencé par du 2 s'il y a eu une fausse couche avant sa naissance.
Ils peuvent aussi prendre en charge des énergies familiales dont aucun enfant vivant ne veut, pour les aider.
Qu'est ce que le rang de naissance ?
C'est la potentialité d'exploiter une ou plusieurs énergies familiales.
Elle est déterminée à l'origine par des logiques claniques, ancestrales, de survie.
Elle était très déterminante sur le style de vie futur de l'enfant, son caractère, son métier, sa relation avec les autres.
L'énergie du rang génétique entre parfois en conflit avec l'énergie de l'âme.
Par exemple :
Au 19ème et souvent encore au 20ème siècle, le premier enfant, l'ainé, se devait d'être un garçon. Sa mission inconsciente était de préserver les valeurs familiales et la famille elle même. Il pouvait être amené, pour cela, à entreprendre une carrière militaire.
Mais l'âme pouvait aussi choisir cette place pour s'incarner en femme forte, par exemple, ce qui ne manquait pas de créer des conflits de place inconscients dans la famille...
Il existe, par essence, un conflit de génération, parce que les parents font des enfants en étant motivés par la survie (instinct de reproduction) alors que les âmes s'incarnent par volonté d'évolution.
Le rang pose néanmoins une vibration forte, une direction, une boussole, pour les âmes incarnées qui ont volontairement oublié leur cause d'incarnation.
Pour l'âme, le rang de naissance était à l'origine une vraie indication vibratoire de ce qu'elle était venue faire sur terre. Malheureusement l'énergie du rang a été dévié par les familles pour imposer leurs lois inconscientes, à des fins de survie et de conquête de pouvoir.
Les énergies traditionnelles des places du rang
Je mets exprès tout au masculin car la tradition excluait quasiment les filles des places familiales. (!)
Le premier (le 1)
C'est une énergie de conquérant, de vainqueur, d'idéaliste, de défricheur, d'indépendant. Elle ouvre la voie, implique parfois des conduites à risques. L'ainé pose les fondations de la famille, donc un gros poids pèse sur ses épaules.
On attend de lui des responsabilités multiples.
C'est un exemple et un soutien pour les autres, mais il peut aussi prendre le rôle du tyran envers ses frères et sœurs.
Il doit s'aligner sur la famille au niveau du métier (les savoirs faire ancestraux).
Si c'est une fille, les cartes peuvent être rebattues, en attendant un garçon... ou pas.
La fille ainée, souvent, remplaçait tout simplement la mère, ou prenait un rôle d'aide ménagère. Le fils aîné remplaçait aussi parfois le père.
L'âme peut se servir de la place du 1 pour ouvrir une nouvelle voie et va donc utiliser l'énergie de cette place parfois contre les énergies familiales !
C'est aussi le rôle de l'initié.
C'est aussi le rôle du guerrier, quand les familles se regroupaient en clan pour se défendre et se battre contre les autres familles/clans.
Il tend donc à porter les valeurs de l'opposition qu'il peut utiliser contre sa propre famille, même si, à la base, on attend de lui une affirmation de soi pour reproduire des valeurs. On attend également qu'il se marie dans la même caste, qu'il se reproduise à son tour, qu'il se batte contre ce qui est différent, hors valeurs familiales. On pourrait l'appeler le mâle dominant.
Dans le système familial de survie du groupe, du clan, il faut bien voir que le statut de descendant est surtout un statut d'héritage de responsabilités : on se transmet souvent ce qu'on arrive plus ou pas à porter, et plus rarement des potentiels, de l'argent et de l'amour.
L'enfant est souvent un sacrifié, faire un enfant n'est pas toujours un acte d'amour, mais plutôt un délestage de responsabilités, en tout cas au début du siècle dernier.
La notion d'enfant fait par amour est récente et encore en voie d'amélioration ; elle implique que les parents aient la capacité spirituelle, matérielle et intellectuelle d'accepter que leurs enfants soient des âmes parfois venues chercher dans l'énergie familiale des orientations qui les dépassent.
Cela implique des parents conscients ayant travaillé sur leurs projections.
Le fait que la famille ait de l'argent, des terres, du sang noble ou pas, influait énormément aussi le rôle inconscient du rang de naissance.
Pour l'âme, la place du premier né est la plus difficile car elle sait qu'elle va être fortement impactée par l'énergie familiale et donc s'y oublier le plus. C'est la place de l'aventurier par excellence. Elle accepte cette place où la notion de dictature est forte : que ce soit celle subie par la famille, ou bien le risque de devenir aussi un tyran par la force des choses. C'est une place de fort oubli de qui l'on est profondément.
Le cadet (le 2)
Si l'aîné est un garçon, cet enfant a un peu plus le droit d'être une fille (!) sinon, il peut y avoir une pression d'attente de garçon (presque toujours présente en fait).
Une des particularité de ce rang, c'est qu'on attend un allié (pour le père ou la mère).
L'ainé a reçu le rang du responsable, le second reçoit celui du doudou, du copain (de la mère ou du père). On attend donc un double, quelqu'un sur lequel on va pouvoir compter, s'associer, dialoguer, un ami.
On attend qu'il soit un appui, une aide, un bâton de vieillesse pour les parents, ce rôle peut être pris et tenu par une fille qui ne se mariera pas, par exemple. Cette place résonne aussi sur une énergie de service, voire d'asservissement.
S'il y a plusieurs filles, une peut être donnée comme servante au seigneur (la bonne sœur).
On peut attendre d'un cadet qu'il prenne le rôle de l'ainé si celui ci meurt ou n'en est pas capable.
Pour l'âme, c'était une place de médium, de médiateur, où les énergies familiales ont moins d'influence et ou l'Etre peut justement être plus présent (par rapport à la première place).
Le troisième (le 3)
Il y a dans ce rang une notion d'imprévu, de nouveauté, d'orientation nouvelle de la famille. Cette place autorise la nouveauté, ce n'est pas le cas des deux autres qui ont un job bien particulier à faire, mais la nouveauté n'est possible que si les deux précédents ont tenu leur place et leur rôle.
Il y a donc moins de responsabilités sur ses épaules.
On peut tolérer qu'il « s'échappe » du clan pour fonder autre chose. Il a moins de dettes naturelles que ses ainés et peut être amené à en contracter.
Il peut aussi, devenir l'héritier des deux précédents, qui vont inconsciemment reproduire le schéma et lui déléguer les boulets dont ils ne veulent pas, par délestage inconscient.
Pour l'âme, l'énergie du 3ème est moins risquée. Il lui reste les cases non cochées /imposées par la famille. Il est plus protégé, on est plus tolérant à son égard, il y a moins d'enjeux (sauf quand un enfant né avant lui meurt).
Le 4 ou le fossoyeur
Parfois un enfant va prendre un rôle particulièrement sacrificiel, le rôle de porter les deuils familiaux qui n'ont jamais été faits ou les nœuds/problèmes/traumas non résolus. Son rôle est de les porter mais surtout de les solutionner : mission très difficile, surtout quand l'enfant ignore quel ancêtre ou trauma il « porte ».
C'est un enfant qui peut résoudre cette équation / mission impossible en étant malade ou handicapé.
Pour l'âme, c'est la place spirituelle par excellence. La plus en lien avec Dieu, l'être. Il peut, à cette place, privilégier l'appel de l'âme au détriment des exigences de la famille. Concrètement, cette place peut se concrétiser par des voies de moines, des vies religieuses. Le rôle du fossoyeur est une déviation formée par l'énergie familiale.
NB : Dans certaines familles, pour des raisons qui leur sont propres, les rôles sont parfois distribués différemment, indépendamment du fait qu'il existe ou pas des enfants qui n'ont pas vécu. De même certains rôles peuvent être mixés. Il faut prendre ce qui précède comme des généralités.
Pourquoi ces notions de places sortent elles beaucoup en séances ?
Les âmes incarnées actuellement cherchent à retrouver leurs énergies originelles et à s'affranchir des projections et obligations familiales inconscientes.
Elles cherchent à se servir de la vibration de la place de naissance sans devoir en subir la responsabilité héritée.
De nos jours, grâce à l'évolution actuelle, le rang est plus libre, et peut être plus librement remis en cause ; l'âme peut plus librement se servir de la vibration du rang à sa guise.
Le 1 tend à passer de l'héritier, du responsable, au pionnier, à l'innovant. C'est presque un paradoxe, car il va remplacer le conservatisme par de l'innovation.
Le 2 tend à passer de l'aide familiale voire l'asservissement, à la douceur, la recherche d'amour, de partage, d'association.
Le 3 tend à apporter, au sein de la famille même de la nouveauté et de l'ouverture au lieu de devoir se séparer du clan pour le faire.
Le 4 ou l'ancienne énergie du sacrifié
NB : quand il y a moins de 4 enfants, l'énergie du sacrifié est partagée par tous. Quand le sacrifié meurt, les autres héritent des sacrifices qu'il portait.
Le sacrifié tend à devenir le doué. Il peut transmuter cette énergie et aller chercher les dons cachés (souvent depuis plusieurs générations) derrière ces sacrifices qui sont en faits des nœuds familiaux jamais résolus. Au lieu de les porter et les léguer, il peut les transmuter. C'est un apport précieux de notre époque, difficile, intense mais aussi géniale !
Exemple concret de décryptage des places inconscientes d'une famille
Il s'agit de la famille que nous appellerons X dans laquelle il y a trois filles. Nous allons aller regarder la place inconsciente que chacune a prise. La plus jeune a 30 ans et la plus âgée a 41 ans.
L'énergie générale au sein de cette sororie est complice, d'entrée de jeu, mais c'est une complicité qui a été bâtie sur une rivalité avec le masculin (le père). C'est une stratégie où on bâtit de l'union, de la solidarité, mais « grâce » à un conflit extérieur.
La vibration familiale inconsciente de la première
Ce n'est pas réellement la vrai première, il y a eu une fausse couche avant, et cela influence la vibration.
Elle se porte garante des autres. C'est donc un 1 qui est première de cordée mais qui porte aussi les autres. C'est un énergie dominante, d'accomplissement, de force mais aussi de désintérêt.
Elle semble ouvrir une porte aux autres sans y aller vraiment. Car son énergie porte aussi du 2.
Elle ouvre la voie de soutenir, protéger et défendre (voire combattre pour) l'honneur de la famille et de la protéger de la médisance.
Elle sert plutôt à entrainer ses sœurs dans cette voie sans y aller vraiment.
La vibration familiale inconsciente de la seconde
Elle résonne sur l'universalité, la dichotomie, et l'esclave (énergie traditionnelle du second enfant, voir plus haut).
Elle aussi a du 2 et du 3 combinés. Elle veut orienter la direction générale, ouvrir d'autres chemins. Elle porte une énergie de combat mais plus collective que ses sœurs, du genre de la lutte collective, universelle. Elle vibre beaucoup aussi sur le conflit dans la relation à l'autre mais a tendance à transmuter cela en lutte collective (plus honorable).
La vibration familiale inconsciente de la troisième
Elle vibre sur l'excentricité. Elle a choisit d'incarner d'autres vibrations du 3 mais en refusant le 4. Elle vibre aussi sur la « perversité » au sens de provocation, destinée à faire bouger les lignes (familiales).
Elle a choisit des programmes différents qui sortent du cadre. Elle porte ses combats personnels à l'extérieur.
Son moteur est la rébellion, car c'est parce qu'elle croit qu'elle n'a pas le droit, qu'elle se rebelle pour le prendre.
Elle vibre aussi sur la tolérance, l'ouverture créative.
Elle refuse le droit d'ainesse. Cela peut paraître bizarre pour une troisième enfant mais la famille attendait un garçon, après la naissance de deux filles, pour lui faire porter « enfin » le statut de l'héritier (cf paragraphe sur les énergies traditionnelles). Ce refus est en lien aussi avec cette énergie de rébellion qu'elle porte.
Merci à la famille X d'avoir accepté le décryptage de l'inconscient de sa sororie !
En conclusion, on peut remarquer que malgré l'évolution de l'inconscient familial et collectif, l'énergie du rang de naissance nous influence encore. Il demeure nécessaire de décrypter ces vibrations familiales afin d'être plus libre d'incarner qui nous sommes vraiment !
Et vous? Vous vous reconnaissez dans une des places générales explorées plus haut? Plutôt la place de l'âme ou celle de la famille? Est ce que vous savez ou supposez s'il existe des enfants qui n'ont pas vécus dans votre fratrie? N'hésitez pas à le faire savoir dans les commentaires. :)
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